Pourquoi Isaac de Ninive ? Et pourquoi le thème du combat chez lui aujourd’hui ?

Avec Isaac et grâce à l’expérience qu’il avait vécue, nous pouvons apprendre à renouveler en nous le courage, la persévérance, la foi et l’espérance en fixant nos yeux sur la victoire réalisée par le Christ notre Sauveur et notre Vainqueur. La victoire, en effet, est promise à ceux qui persévèrent dans la lutte, en s’abandonnant à la Divine Providence. Voilà comment il explique cela à ses disciples :

« Qu’y a-t-il de plus faible qu’une goutte d’eau ? Et cependant, par la durée et la constance, cette goutte est en mesure de percer une pierre et de fissurer profondément de durs rochers. Il en va de même pour l’ouvrage ascétique lorsque celui-ci est constant ; même s’il semble insignifiant : grâce à son assiduité, il fait accroître un immense trésor » (II/ 1, 29.).

Les écrits d’Isaac sont une véritable source à laquelle nous pouvons recourir pour étancher notre soif, aussi bien humaine que spirituelle. Ses écrits peuvent nous donner la force de résister dans la foi, l’espérance et la charité. Pour Isaac, il y a un temps pour se battre, un temps pour se défendre et un autre pour échapper. Alors avec lui, nous apprenons ce qu’est le combat spirituel et comment nous pouvons combattre en apprenant toutes les stratégies et les techniques de la lutte spirituelle.

Nous avons essayé de donner par la figure d’Isaac un remède efficace aux problèmes de notre monde qui est assujetti aux nouvelles technologies, au bruit, à la consommation, à la guerre, à l'égoïsme, etc. Remède composé d’armes avec lesquelles nous pouvons construire et ne jamais détruire, surtout avec l’arme de la miséricorde. À travers ce livre, nous avons noté que les problèmes de l’homme du troisième millénaire ne sont pas seulement sociaux, économiques, politiques et psychologiques, mais aussi spirituels.

Un extrait de ses discours pourrait être suffisant pour comprendre l’essentiel de toute sa pensée sur le combat spirituel :

« Pourquoi nous avons abandonné la source (la fontaine) de la vie et la mère de la connaissance, et nous nous sommes laissé égarer par ce qui est terrestre et par les choses qui sont pour nous, chez nous et parmi nous, et nous sommes jetés jour et nuit en des batailles, des luttes et des combats avec les pensées, les passions, les souvenirs et leurs provocations. Alors que nous avons la possibilité (l’opportunité, la circonstance ou l’occasion) de ne pas lutter, dans le fait de passer vers Dieu » (II/ 10, 26).